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Le port de Douvres interdit aux navires d'Eurotunnel Le Phare Dunkerquois : Jeudi 06.06.2013, 10:10
Eurotunnel a été sommé ce matin par la commission britannique à la concurrence à stopper le trafic maritime entre Calais et Douvres et à vendre les navires Berlioz et Rodin. Les Britanniques considèrent que le rachat des trois navires de Seafrance par Eurotunnel (sous le nom [...] "My Ferry Link") accroît trop ses parts de marchés sur le détroit et entraînera une hausse des prix. L'interdiction du port de Douvres s'appliquera dans six mois, le temps qu' Eurotunnel puisse trouver un ou plusieurs acheteurs qui devront être approuvés par la Compétition commission britannique.
Cette décision est suspensive si Eurotunnel fait appel. La compagnie a annoncé une demi-heure après l'annonce de la Compétition commission qu'elle faisait appel de cette décision. Quid des salariés de My Ferry Link et de leur avenir?
A court terme cette décision assortie de délai ne sera pas applicable immédiatement. De plus un appel d’Eurotunnel serait suspensif. Il n’en demeure pas moins qu’une telle décision en premier ressort était envisageable. Cette décision vient confirmer que le portage de l’investissement par Eurotunnel, concernant le rachat des navires du groupe SNCF et le soutien à la S.C.O.P d’exploitation, dispose d’un montage si fragile qu’il n’a pu éviter une confusion de fait de My Ferry Link et du groupe Eurotunnel tout au moins sur le niveau des tarifs.
De manière chronologique, L’été dernier, le gestionnaire du lien fixe transmanche a acquis pour la somme de 65 Millions d’Euros à la barre du tribunal de commerce de Paris, les trois navires de SeaFrance (le « Rodin », le « Berlioz » et le « Nord-Pas-de-Calais ») après la liquidation judiciaire de la compagnie. Une transaction qui a reçu en novembre le feu vert de l’Autorité de la concurrence française. En juin dernier, le tribunal de commerce de Paris avait décidé d'attribuer à Eurotunnel les trois navires validant par-là même le montage du portage. Sea France était mis en liquidation au mois de janvier 2012. Eurotunnel voyait son offre de 65 millions d'euros pour le rachat des navires l’emporter sur celle émise par le consortium constitué de LD Lines (Louis Dreyfus Armateurs) et du danois DFDS. Dans la foulée, en août 2012, Eurotunnel démarrait une liaison maritime transmanche entre Calais et Douvres sous le nom de « My Ferry Link » (MFL). Ainsi le service transmanche reprenait au travers d’une Scop, baptisée « My Ferry Link », armée des navires rachetées par Eurotunnel et réemployant 371 anciens employés de Sea France. Au mois d’avril, ce sont déjà 25.000 poids lourds qui ont été transportés sur le Channel.
Réaction du Directeur Général Adjoint du groupe Eurotunnel :
L’autorité de la concurrence britannique vous interdit le port de Douvres. Cette décision est-elle immédiate ? « Non, elle sera applicable dans les six mois suivant la notification officielle de cette décision. Je ne sais pas précisément quand interviendra cette dernière. Ce matin, ce ne sont que les conclusions de la commission qui ont été rendues publiques. Si aucune solution n’est trouvée d’ici là , nous aurons six mois pour nous désengager. Comme Eurotunnel, My Ferry Link fait appel de la décision de la commission ». Comment interprétez-vous cette décision ?
« Notre concurrent DFDS a fait un lobbying intense auprès de la compétition commission. Ils n’avaient pas réussi à obtenir les navires auprès du tribunal de commerce de Paris, ils cherchent à les obtenir autrement. On ne va pas se laisser faire par une commission dont l’objectif est visiblement de casser le pavillon français. »
Comment pouvez-vous vous sortir de cette impasse ?
« Nous sommes en contact étroit avec le gouvernement français. Eurotunnel et nous allons nous rapprocher de la commission pour envisager une solution. Il n’est pas envisageable que la S.C.O.P soit obligée de s’arrêter. Elle doit continuer, que ce soit avec Eurotunnel ou non. Aujourd’hui, My Ferry Link, c’est 9 % de part de marché sur le fret, 6 % sur le trafic passager, alors que nous n’exploitons la ligne que depuis le 20 août. Tout le monde a fait des efforts extraordinaires pour exister, pour être légitimes. Maintenant, la balle est dans le camp du gouvernement, des avocats… My Ferry Link, c’est 500 salariés à Calais, 71 en Grande-Bretagne».
Propos recueillis par La Voix du Nord.
Eurotunnel va faire appel de cette décision, qu’il juge « incompréhensible, et gravement disproportionnée »
Cette décision lourde de conséquence impacte la stratégie du groupe Eurotunnel qui pensant au départ consolider ses parts de marché sur son maillon Transmanche par une mesure de gestion, se retrouve avoir dispersé des moyens financiers dans une situation compromise. D’autant que la mesure complémentaire interdisant d’exploiter sur cet itinéraire pendant dix ans le Berlioz et le Rodin pourrait s’avérer lourde de conséquence. En effet le marché pour ce type de transbordeur est très étroit, il se pourrait bien que LD-DFDS écartée une première fois par le Tribunal de Commerce de Paris arrive à ses fins avec une proposition de circonstance."Eurotunnel bénéficiera d'un délai limité pour vendre ses deux plus gros navires à un ou plusieurs acquéreurs afin d'éviter que cette interdiction prenne effet", a précisé la Commission dans un communiqué. Cet écart de gestion s’il s’avérait pourrait avoir des répercussions boursières sur l’actionnariat du groupe et précariser son redressement. http://www.claraco.com | EN SAVOIR PLUS | LIRE L'ARTICLE | RETOUR
Bruxelles accuse Eurotunnel de fausser la concurrence
Par Renaud Honoré | 20/06 | 06:00 | mis à jour à 11:33
La Commission européenne exige une baisse des péages du tunnel sous la Manche. Dans le viseur, en filigrane, Eurotunnel, critiqué pour son opacité. Jeudi matin, le titre Eurotunnel était en forte baisse.
Conséquence du manque de concurrence et de péages élevés, 43 % des capacités du tunnel sous la Manche ne sont pas utilisées. - PhotoPQR/ »Voix du Nord »
Conséquence du manque de concurrence et de péages élevés, 43 % des capacités du tunnel sous la Manche ne sont pas utilisées.
Bruxelles tape du poing sur la table pour forcer l’arrivée de la concurrence dans le tunnel sous la Manche. Selon nos informations, la Commission européenne devrait aujourd’hui mettre la France et la Grande-Bretagne face à leurs responsabilités pour corriger la situation. Un avis motivé va leur être adressé. Les deux pays auront deux mois pour répondre aux critiques de l’exécutif européen, faute de quoi ce dernier les traînera devant la Cour de justice de l’UE.
En filigrane, c’est Eurotunnel, le concessionnaire de l’infrastructure, qui est clairement visé par cette attaque de la Commission. Si Eurostar n’est pas concurrencé sur le trafic passagers et si seuls six trains de fret opèrent en moyenne par jour, c’est à cause des redevances acquittées à Eurotunnel par les acteurs pour faire circuler leurs trains sous la Manche, qui sont jugées excessives. « A cause de cela, le fret va sur les camions plutôt que sur le rail et les passagers paient plus qu’ils ne devraient », explique une source européenne. Autre conséquence, 43 % des capacités du tunnel ne sont pas utilisées.
Conflit d’intérêts
Or Bruxelles a bien du mal à voir pourquoi ces péages sont si élevés. « Les redevances doivent normalement se calculer en fonction des coûts directs de l’infrastructure. Ce n’est pas le cas ici. Des dérogations existent, mais il faut alors justifier de coûts additionnels de long terme liés à l’infrastructure. Or Eurotunnel n’en a pas fait la démonstration », explique une source européenne. En clair, le gestionnaire du tunnel sous la Manche est critiqué pour son opacité. Un manque de transparence d’autant plus problématique aux yeux de la Commission que celle-ci pointe également « une situation potentielle de conflit d’intérêts pour Eurotunnel », selon la source européenne. Celui-ci gère les péages des compagnies ferroviaires et, en même temps, opère pour son compte propre une activité de « shuttle » – un service de ferroutage pour embarquer camions et voitures sous le tunnel. Or ce « shuttle » est exonéré des péages s’appliquant aux compagnies ferroviaires. « En 2012, le trafic fret ferroviaire a baissé de 3 % alors que le nombre de camions transportés par le “shuttle†a augmenté de 16 % », remarque la source européenne, qui dit vouloir s’assurer que « certains coûts du “shuttle†ne sont pas imputés aux compagnies ferroviaires. »
Les critiques sur le manque de transparence et les conflits d’intérêts s’appliquent également au régulateur du tunnel. La mission a été confiée à la Commission intergouvernementale (CIG), dont l’indépendance ne saute pas aux yeux de la Commission. Les membres de cette CIG sont nommés par les gouvernements français et britannique. Or Eurostar – seul opérateur sur le TGV Paris-Londres – est contrôlé par la SNCF et LCR, deux groupes publics français et britannique. « Il n’est pas étonnant qu’il ait fallu trois ans à Deutsche Bahn pour obtenir le certificat de sécurité nécessaire pour rouler dans le tunnel », persifle-t-on chez Eurotunnel, où l’on estime être totalement transparent dans la fixation des péages. Et l’opérateur du lien fixe, dans un communiqué publié jeudi, met en garde les autorités européennes : «  Si des modifications de la Concession devaient intervenir dans un sens défavorable aux intérêts des 300 000 petits porteurs, actionnaires de Groupe Eurotunnel, la société demanderait aux Etats une légitime indemnisation, calculée sur la période allant jusqu’en 2086, terme de la concession ». Jeudi matin, le titre Eurotunnel était néanmoins en forte baisse, et perdait 8,3 % à 11h15.
Renaud Honoré
Bureau de Bruxelles
Suite au veto britannique, My Ferry Link fait le dos rond et mise sur le soutien politique
La Voix du Nord Publié le 12/06/2013
Par BRUNO MALLET
Il y a tout juste un an, le 11 juin 2012, les bateaux de l’ancienne compagnie SeaFrance étaient confiés par le tribunal de commerce de Paris à Eurotunnel. Une décision qui ouvrait la voie à la création de My Ferry Link.
Pour l’instant, les navires My Ferry Link naviguent comme si de rien n’était.
En un an, la compagnie My Ferry Link s’est fait une place sur le marché transmanche, atteignant 9 % de parts de marché en fret, 6 % en tourisme. Mais l’enthousiasme suscité par cette progression a été douché, jeudi, par la décision de l’autorité de la concurrence britannique (nos éditions des 7 et 8 juin). My Ferry Link s’apprête à faire appel de cette décision, comme le confirme Raphaël Doutrebente, directeur général adjoint : « Nous pouvions nous associer à la procédure d’Eurotunnel, mais nous avons préféré un appel distinct car même s’il y a une évidente convergence entre nos demandes, nous avons des arguments spécifiques à faire valoir. »
Esprit nouveau
Dans l’immédiat, pour Raphaël Doutrebente, l’essentiel est que les navires naviguent, et que la compagnie poursuive sur sa bonne dynamique : « My Ferry Link a déjà relevé un très grand défi, celui d’exister. Les gens ont retrouvé de la fierté, de la dignité. Il existe une grande confiance réciproque entre les salariés et la direction. Un esprit nouveau a soufflé depuis le début sur cette entreprise, par lequel direction et salariés vont tous dans le même sens. Il est essentiel qu’il continue à souffler. »
Le dirigeant compte sur une décision favorable que pourra prendre, d’ici quelques mois, le competition appeal tribunal. Mais surtout sur un appui politique. « Tandis que le ministre des Transports Frédéric Cuvillier rencontrait son homologue à Luxembourg, lundi soir, nous avons été reçus au ministère, par le directeur adjoint du cabinet, poursuit Raphaël Doutrebente. Nous ressentons une très forte implication de tout le monde, et nous espérons que l’action politique soit la plus efficace possible. »
Le cas My Ferry Link a d’ailleurs été évoqué ce mardi à l’Assemblée nationale. Le député de la 7e circonscription Yann Capet est intervenu à la séance des questions au gouvernement, et a interpellé Frédéric Cuvillier. « L’autorité britannique de la concurrence interdit à deux navires l’accès au port de Douvres, sur des fondements qui apparaissent sinon fantaisistes, dénués de tout fondement objectif. (…) Vous jouez, Monsieur le Ministre, un rôle actif qui tranche avec le silence assourdissant, et à certains égards méprisant, du précédent gouvernement. Il faut rappeler votre détermination dans la gestion du dossier SeaFrance, que votre prédécesseur avait laissé sur les quais de l’oubli et de la honte. (…) Comment entendez-vous agir pour trouver une issue favorable et rapide à cette situation ubuesque ? »
« Nous avons trouvé à notre arrivée un secteur maritime exsangue, a répondu Frédéric Cuvillier. Nous avons souhaité nous mobiliser pour le sauvetage de l’emploi français maritime. Le Parlement a voté un projet de loi évitant le dumping social dans le domaine maritime et favorisant la compétitivité du pavillon français. (…). L’autorité de la concurrence britannique a pris une décision extrêmement grave, qui va à l’encontre de l’autorité de la chose jugée en France. Je l’ai dit à mon homologue britannique la semaine dernière, puis au secrétaire d’État aux Transports, hier. Le gouvernement est mobilisé pour défendre l’emploi français, et nous ne ménageons aucun effort pour que l’emploi maritime et le pavillon français aient un avenir ». Ni la question du député, ni la réponse du ministre n’apportent donc d’éclairage nouveau sur le dossier : au moins veulent-elles signifier qu’on s’en préoccupe au plus haut niveau.
Robert & Gilles CLARACO Fondateurs du portail de l’intermodalité intermodalite.com