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Rachat d'Alstom : Hollande à la manœuvre, le groupe «réfléchit» jusqu'à mercredi
Publié le 27.04.2014, 13h06 | Mise à jour : 23h40
leparisien.fr
François Hollande a réuni ce dimanche soir à l'Elysée le Premier ministre, Manuel Valls, ainsi que les ministres Arnaud Montebourg et Ségolène Royal au sujet du dossier Alstom, a indiqué la présidence de la République dans un communiqué.
«Le président de la République a réuni ce soir autour de lui le Premier ministre, Manuel Valls, le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, et la ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, Ségolène Royal, sur l'évolution du dossier Alstom au regard des objectifs d'emplois, de localisation des activités et d'indépendance énergétique», selon le communiqué.
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François Hollande recevra par ailleurs le PDG de General Electric ce lundi à 9 h 30.
A l'issue d'un conseil d'administration, qui s'est tenu ce dimanche à partir de 18 heures, le groupe Alstom fait savoir pour sa part «qu'il poursuit et approfondit sa réflexion stratégique et (qu'il) informera le marché d'ici mercredi 30 avril matin». Dans cette attente, la société a demandé que la cotation de son titre reste suspendue.
Un peu plus tôt dans la journée, alors qu'il devait rencontrer ce dimanche le PDG du géant américain General Electric, qui convoite la division énergie du groupe français Alstom, le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a décidé de reporter ce rendez-vous. Après que l'Allemand Siemens s'est dit lui aussi intéressé pour racheter une partie des activités d'Alstom, Bercy a fait savoir dans un communiqué que la gouvernement souhaitait «disposer du temps nécessaire à un examen sérieux des propositions».
Bien que l'Etat ne soit plus actionnaire de l'entreprise depuis 2006, ce dossier est hautement politique. Vendredi, Arnaud Montebourg avait justifié son interventionnisme par la nécessité de prémunir la France du risque de perdre un centre de décision et d'éventuels emplois. Alstom emploie quelque 93.000 personnes dans le monde, dont 18.000 en France.
«GE et Siemens sont deux investisseurs importants en France et des acteurs de premier plan au sein de notre tissu industriel national», souligne le ministère de l'Economie dans son communiqué, ajoutant que «le gouvernement est prêt à examiner leurs projets avec le souci de préserver les intérêts de la base industrielle de la France et à y participer financièrement».
Une marge de manœuvre limitée pour le gouvernement
Que peut faire l'Etat, qui n'est plus actionnaire du fleuron industriel hexagonal depuis 2006, face à un groupe américain qui réalise plus de 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an et à la trésorerie pléthorique, intéressé par une entreprise française cinq fois plus petite et en difficulté ?
«La seule pression possible pour l'Etat est verbale», estime l'économiste Nicolas Bouzou du cabinet Astéres. «La position de fond de l'Etat est légitime, explique-t-il,comprenant que le gouvernement souhaite protéger une telle entreprise, présente sur les secteurs stratégiques du transport et de l'énergie. Mais attention, prévient-il. On prend à partie l'opinion publique pour montrer qu'on agit, mais ça ne sert à rien.» «Mieux vaudrait de la diplomatie souterraine», ajoute l'économiste qui craint que la stratégie du ministre de l'Economie et du Redressement productif n'ait «un effet contraire». Selon Nicolas Bouzou, «l'intervention dans le dossier SFR d'Arnaud Montebourg, qui a soutenu la candidature de Bouygues face à celle de Numericable pour le rachat de cette filiale de Vivendi, a non seulement échoué, mais elle a même conduit Vivendi à accélerer les discussions avec Numericable».
«L'Etat ne peut rien faire», confirme Marc Touati du cabinet ACDEFI et les déclarations d'Arnaud Montebourg relèvent du «marketing», de déclarations «pour sauver la face», alors qu'un fleuron de l'industrie française pourrait être racheté en grande partie par un groupe américain. La seule solution serait de «piloter une contre-offre». Mais l'Etat, «surendetté», ne peut pas recapitaliser Alstom. Il a donc besoin de partenaires et devra surtout établir une offre qui «économiquement ait du sens».
L'offre GE est pertinente. Un rapprochement avec GE, lui, «a du sens», souligne Marc Touati du cabinet ACDEFI. GE est un grand groupe mondial, qui réalise près de 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires, «ce n'est pas un investisseur qatari ou un fonds chinois qu'on ne connait pas» et dont le projet industriel serait incertain. En outre, les activités de GE et d'Alstom dans l'énergie sont complémentaires, selon les analystes. Ce qui n'est pas le cas avec Siemens avec lequel les doublons semblent plus nombreux.
Nuisible pour l'image de la France. Marc Touati pointe du doigt «la schizophrénie du gouvernement, qui veut attirer les investisseurs étrangers en France, mais qui bloque les discussions quand ils approchent». Cette nouvelle intervention risque «de nuire à l'image de la France auprès des investisseurs étrangers», prévient Marc Touati. Selon Marc Touati, le problème de fond est que «la crise a dévalorisé les industries françaises» et certaines sont devenues des proies. «L'économie française n'est pas assez compétitive» pour y échapper, estime-t-il.
Siemens propose à Alstom un échange d'actifs
GE proposerait près de 10 milliards d'euros pour le rachat de son activité énergie. De son côté Siemens aurait proposé à Alstom de reprendre cette activité contre une somme en numéraire, à laquelle s'ajouterait «la moitié de sa branche transports», affirme «Le Figaro». Un peu plus tôt, Siemens avait annoncé avoir fait part au fleuron industriel français «de sa disposition à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future», se refusant à divulguer davantage de détails.
«Le Figaro» affirme avoir pris connaissance du contenu d'un «courrier porté ce matin au PDG d'Alstom», Patrick Kron, dans lequel le patron de Siemens, Joe Kaeser, lui «propose un échange d'actifs». Dans cette offre qui n'est «pas formelle», dit le journal, le groupe allemand propose «de reprendre l'activité énergie d'Alstom, contre une somme en cash». Ce paiement serait complété par l'apport de «la moitié de sa branche transports, qui regroupe les trains à grande vitesse et les locomotives, mais pas les rames de métro», précise le quotidien. Prenant en compte les préoccupations exprimées par le gouvernement français sur l'emploi et l'éventuelle perte de centres de décision, Siemens «formule un certain nombre d'engagements» sur ces questions, ajoute-t-il.
De son côté, le quotidien allemand Handelsblatt, qui dit avoir également consulté cette lettre, rapporte que Siemens évalue les activités d'énergie d'Alstom à un montant compris entre 10 et 11 milliards d'euros. Quant aux garanties évoquées par le groupe allemand, «Siemens pourrait maintenir les emplois en France pendant au moins trois ans, et par la suite il souhaiterait continuer à développer l'activité», écrit encore le journal.
Il y a dix ans, le rendez-vous manqué entre Alstom et Siemens
En 2003-2004, le groupe français Alstom, alors en grande difficulté financière, avait dû céder de nombreux actifs et négocier avec ses banques créancières, l'Etat procédant à un sauvetage massif pour éviter un démantèlement qui aurait profité notamment à ... l'allemand Siemens. «La France ne comptera pas dans le monde si elle perd une à une ses industries» affirmait déjà il y a dix ans, en avril 2004, un ministre des Finances dénommé Nicolas Sarkozy.
Après avoir essuyé des pertes record de 1,38 Md€ pour l'exercice 2002-2003 et vu la valeur de son action divisée par deux en Bourse, Alstom allait être sauvé à grands frais du dépôt de bilan, grâce à un plan de refinancement de 3,2 Mds€ mis en place avec l'aide de l'Etat et des banques. En contrepartie, l'Etat français prenait environ 21% du groupe, à l'occasion d'une augmentation de capital de 1,75 Md€, non sans avoir fait tiquer la Commission européenne. Celle-ci avait finalement donné son feu vert en juillet 2004.
Un sauvetage douloureux, car Alstom, déjà dirigé par l'actuel PDG Patrick Kron, a dû supprimer 8500 emplois et céder de nombreux actifs, dont son activité Transmission et Distribution à Areva pour 920 millions d'euros, et ses turbines à gaz de petite et moyenne puissance pour 1,1 milliard d'euros... à l'allemand Siemens.
Et pendant des mois, le ton s'est envenimé entre Alstom, qui s'est remis à engranger les contrats, et son concurrent Siemens, ce dernier l'accusant de pratiquer une agressive guerre des prix. Outre-Rhin comme en France, le politique s'en est mêlé : le chancelier Gerhard Schroeder, se faisant fort de faire émerger de grands groupes industriels européens, espérait voir son champion national, Siemens, récupérer l'activité d'Alstom dans les turbines afin de rivaliser avec... le géant américain General Electric, aujourd'hui candidat au rachat du pôle énergie d'Alstom, tout comme Siemens.
Mais Alstom avait décidé de tourner le dos au groupe allemand, son PDG Patrick Kron étant viscéralement opposé à un rapprochement contraire à l'intérêt «des clients», «des salariés et des actionnaires» du groupe. Après avoir un temps envisagé un recours devant la Cour européenne de justice (CEJ) contre le plan d'aide de l'Etat à Alstom, Siemens affirmait à l'automne 2004, par la voix de son patron Heinrich von Pierer, n'avoir «plus envie de remuer le couteau dans les anciennes plaies».
Les salariés inquiets se rassemblent
Une vingtaine de salariés d'Alstom se sont rassemblés dimanche devant le siège de l'entreprise à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) pour exprimer leurs craintes sur l'avenir de la branche énergie du groupe. Si le délégué syndical CFE-CGC ne se fait pas d'illusions, reconnaissant «qu'il faudra céder certaines activités et réduire les effectifs», les salariés ont toutefois dénoncé la manière et la rapidité avec laquelle se négociait le sort de leur entreprise.
La CGT appelle à un nouveau rassemblement mardi à 8h30 devant le siège d'Alstom Transport à Saint-Ouen (nord de Paris) en marge d'un comité central d'entreprise extraordinaire dédié à un projet de restructuration, dans le cadre duquel 180 postes pourraient être supprimés. Un conseil d'administration Alstom Transports est prévu lundi à 14h30.
INTERVIEW - Auteur pour la Fondation pour l'innovation politique et économiste renommé, Nicolas Bouzou analyse les tractations autour d'Alstom...
Invité surprise dans le dossier du rachat du pôle énergie d’Alstom, Siemens pourrait contrecarrer les plans de l’Américain Général Electric (GE), le tout avec l’aval du gouvernement. Dans un communiqué publié ce dimanche, Arnaud Montebourg n’a pas caché sa préférence pour le groupe allemand, dont la stratégie consisterait, d’après lui, à «créer deux champions européens et mondiaux dans les domaines de l'énergie et du transport, l'un autour de Siemens et l'autre autour d'Alstom». Un positionnement qui pourrait lui être défavorable, comme l’explique l’économiste Nicolas Bozou.
Après Arcelor, SFR et Pechiney, la France voit un nouveau fleuron de son industrie lui filer entre les doigts. Comment expliquer cette nouvelle déconvenue?
Ce qui se passe à Alstom n’est pas nouveau. Le phénomène de glissements de sièges sociaux en France vers l’étranger n’est pas rare. Il concernait les PME depuis une dizaine d'années, mais aujourd'hui, il s’accélère pour les grandes entreprises. On l’a encore vu récemment avec Lafarge…
Notre fiscalité n’encourage pas les grandes entreprises à s’implanter sur le territoire, pas plus que notre droit du travail et notre réglementation, trop compliqués. Le cas d’Alstom est inquiétant, car quand on perd les centres de décisions, on les perd aussi en termes d’emplois. Une entreprise a tendance à investir là où son siège social est implanté…
À l’inverse d’Arnaud Montebourg, Patrick Kron, le PDG d’Alstom, ne défend pas une stratégie d’alliance européenne et penche plutôt pour l’option GE. Est-ce une erreur?
Pas forcément. Siemens et GE sont deux candidats sérieux, qui réussissent très bien. Le choix de Siemens semble plus garant de nos intérêts en Europe, mais General Electric est déjà bien implanté en France. Le problème, ce n’est pas que qu’Alstom soit racheté par l’un ou l’autre, mais plutôt que la France soit ne soit pas capable de conserver ses industries. Je ne suis d’ailleurs pas sûr que la stratégie adoptée par Arnaud Montebourg soit efficace. Dans le dossier SFR, elle a même été contre-productive. Ses pressions sur Vivendi en faveur de Bouygues ont accéléré le rachat par Numéricable. Je m’inquiète du fait qu’il réitère avec Alstom, et que personne à Matignon ne réagisse.
Quelle est la marge de manœuvre réelle du gouvernement?
Elle est simplement verbale. L’Etat n’est plus actionnaire d’Alstom depuis 2006 et n’a aucun pouvoir décisionnaire. En revanche, en tant que gros client, sa parole est légitime et intéresse les actionnaires. C’est la manière dont il s'implique, au regard des événements récents, qui pose problème. Si le pôle énergie est racheté par GE, Arnaud Montebourg n’aura plus de crédibilité. Le jour où une nouvelle entreprise française sera rachetée, plus personne ne le croira. Ces questions devraient se traiter de manière souterraine, il ne faut pas prendre l’opinion publique à témoin.
« Nous voulons créer deux champions européens, l'un dans l'énergie, l'autre dans le transport », souligne un proche de Siemens qui ajoute : « s'il n'est pas consolidé, le pôle transport d'Alstom n'est pas taillé pour résister à la mondialisation ».
Un rapport interne pointe toutes les fragilités d'Alstom
Par Veronique Le Billon | 27/04 | 12:33 |
Dans un rapport commandé par les représentants du personnel après les résultats semestriels 2013-2014 du groupe, et avant les discussions avec General Electric, le cabinet Secafi Alpha pointait, les multiples difficultés du groupe industriel français.
Seul le pôle Transport du groupe tire son épingle du jeu
« Le groupe Alstom traverse une période de turbulences commerciales, industrielles et surtout financières. Ni lui, ni ses salariés n’en sortiront indemnes ». Dans un rapport que s’est procuré « Les Echos », commandé par les représentants du personnel après les résultats semestriels 2013-2014 présentés par le groupe en novembre, le cabinet Secafi Alpha pointait sans concessions les multiples fragilités du groupe français, comme un présage à la bataille qui s’organise aujourd’hui autour de sa reprise.
Turbulences commerciales d’abord : l’activité thermique (fabrication d’équipements pour centrales et services de maintenance), cœur de métier et de profitabilité d’Alstom, « fait face à un marché en retrait avec de fortes incertitudes sur l’atteinte des objectifs », note le rapport. Résultat, « la faiblesse des commandes en nouveaux équipements ne permet pas de charger les équipes » (23.000 personnes dans le monde) et cette branche majeure de l’entreprise (plus de 40% du chiffre d’affaires) « ne sera probablement plus la machine à résultat et à trésorerie comme elle a pu être jusqu’à présent ».
Pour le reste, l’activité dans les énergies renouvelables (hydraulique et éolien en mer) «se développe mais avec des marges nettement inférieures aux objectifs », tandis que « les commandes peinent à redémarrer dans la branche Grid (les réseaux de transmission d’électricité, NDLR) », note le rapport. Les performances ne sont, en outre, pas où le groupe les attend : « l’Europe accroît sa part dans l’activité du groupe. Avec l’Amérique du nord, la part des économies matures est passée en trois ans de 40% à 56% du chiffre d’affaires », pointe le rapport, ce qui « n’est pas dans le sens de la stratégie annoncée » par Alstom.
« Difficultés de réalisation » des contrats
Seul le pôle Transport, dont la cession d’une part minoritaire est alors annoncée, tire finalement son épingle du jeu. « Transport a réussi la conquête de beaux marchés qui devrait le mettre, globalement, à l’abri de la sous-activité, au moins en France. Mais il aura fallu lâcher sur les marges dans un contexte plus concurrentiel ». Car le rapport pointe au sein d’Alstom des « difficultés de réalisation » de ses contrats, qui pèsent sur les marges, notamment dans la branche Transport avec des révisions de marge à la baisse sur 13 des 15 plus gros contrats du groupe et une production des trains Régiolis « qui ne semble pas encore totalement sous contrôle ».
Sur la branche Grid, « les coûts de non-qualité et de moindre qualité sont très élevés. Ils auraient été proches de 8% du chiffre d’affaires en 2012-2013 », pointe aussi Secafi Alpha, qui note par ailleurs que le retour sur investissement de cette division « paraît bien lointain ». La conclusion du cabinet est sévère : « Il faudra qu’Alstom sache faire, en toute transparence, les remises en question nécessaires de son fonctionnement et de sa conduite de projets ».
« D’autres vagues de réorganisation vont venir »
Plus grave à court terme pour l’indépendance, sa situation financière. La plupart des indicateurs sont mal orientés : le chiffre d’affaires et le résultat opérationnel ne décollent pas, les avances clients se raréfient tandis que les créances s’accroissent… Surtout, « le groupe ne se sort pas d’un endettement élevé. Il fait face à un mur de dettes qui devient très coûteux », s’alarme le cabinet d’audit. S’il dispose d’une trésorerie toujours positive, les charges d’intérêt « deviennent élevées » et « les échéances de remboursement approchent, notamment 722 millions d’euros en 2014 ». Fin janvier, l’entreprise de Patrick Kron avait indiqué que son cash-flow libre devrait à nouveau être négatif et il repoussait ses objectifs d’amélioration de la marge opérationnelle.
En conséquence, note le rapport, « après les premières annonces de novembre 2013 (1.300 suppressions de postes, NDLR), « d’autres vagues de réorganisation vont venir », ce qui s’est d’ailleurs déjà vérifié dans la branche Transport ce mois-ci. Secafi Alpha pensait notamment à l’activité thermique, avec des unités qui « pourraient être fragilisées en fonction des niveaux de prises de commandes des prochains mois » et au sein de l’activité PAC (Power Automation & Control) «qui ne dispose pas d’un niveau de compétitivité suffisant ». Au final, le rapport dessinait une conclusion hautement prémonitoire: le fleuron industriel « a peu de marges de manœuvre financières pour ses projets de développement et peu de moyens pour faire le dos rond en attendant des temps meilleurs », estimait-il.
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Écrit par Veronique LE BILLON
Chef de service adjointe
vlebillon@lesechos.fr
CHENGDU, 27 avril (Xinhua) -- Une ligne ferroviaire de transport de marchandises entre Chengdu, capitale de la province du Sichuan (sud-ouest), et Lodz en Pologne est devenue une des routes logistiques privilégiée pour le commerce entre la Chine et l'Europe après un an d'opération.
Selon les statistiques publiées dimanche par les Douanes de Chengdu, 3.704 conteneurs standards de marchandises pesant 8.292,6 tonnes ont été transportés de la Chine vers l'Europe depuis la mise en opération de la ligne en avril 2013.
Le train couvre une route longue de 10.000 km en moins de 14 jours, contre près de 45 jours par voie maritime.
Selon le bureau douanier, le service favorise principalement les exportations d'appareils électroniques vers l'Europe tels que les ordinateurs portables, les tablettes et les disques durs.
Les autorités de l'administration portuaire du pays ont approuvé ce mois-ci que le site ferroviaire de Chengdu devienne un port temporaire pour le commerce extérieur, ce qui ouvre la voie aux importations de marchandises européennes via la ligne ferroviaire Chengdu-Lodz.
"Le rachat d'Alstom par GE permettrait d'assurer son développement"
Interview Aurélien Duthoit imagine davantage un rachat partiel d'Alstom, avec le secteur "énergies", qui représente 70% des activités de l'industriel.
Tiphaine Honoré | 24/04/2014, 17:17 -
La rumeur d'un rachat d'Alstom par l'américain General Electric a fait s'envoler le titre en Bourse (+17%) . Selon l'agence Bloomberg, GE proposerait 13 milliards d'euros pour l'acquisition du constructeur français de TGV. Une opération qui pourrait renforcer la position d'Alstom sur les marchés, selon Aurélien Duthoit, directeur des synthèses stratégiques chez Xerfi-Precepta.
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Aurélien Duthoit, directeur des synthèses stratégiques chez Xerfi-Precepta, n'est pas surpris par la possibilité d'un rachat du spécialiste des infrastructures électriques et ferroviaires Alstom, qui souhaite lever des fonds. Mais il s'interroge quant à l'ampleur de cette opération, selon qu'elle concernera tout ou partie de l'industriel français, détenu à près de 30% par Bouygues. Le Figaro affirme jeudi après-midi que les discussions ne "porteraient que sur les activités "énergies" d'Alstom, et pas sur les transports". Entre une Opération publique d'achat (Opa) et une simple cession d'actifs, la donne change.
La Tribune : Quel sens industriel aurait un rachat d'Alstom par General Electric, l'un des plus grands groupes américains?
Aurélien Duthoit : Tout dépend vraiment de l'ampleur de cette opération et des secteurs qu'elle va concerner. Il ne me semble pas inconcevable que GE souhaite racheter l'intégralité d'Alstom car ils ont des activités complémentaires. Par exemple dans les transports, le français a axé le développement de sa technologie dans l'acheminement des passagers alors que l'américain s'est spécialisé dans le fret. Une reprise de la partie transport permettrait à GE de se lancer dans un réseau ferroviaire à grande vitesse, aujourd'hui presque inexistant aux États-Unis.
Mais j'imagine davantage un rachat du secteur "énergies", qui représente 70% des activités d'Alstom. C'est celui qui génère le plus de bénéfice structurel et possède une bonne perspective de développement. Il faut tout de même rester prudent car s'il a une bonne position sur les centrales à gaz, il pourrait y avoir un problème au niveau de l'activité nucléaire. En effet, Alstom est l'un des premiers fournisseurs d'Areva pour la construction de centrales nucléaires, alors que GE est lui aussi déjà engagé sur des technologies similaires avec d'autres groupes, notamment au Japon.
Mais cette acquisition par GE pourrait rendre Alstom plus fort…
L'énorme avantage c'est que General Electric est l'un des plus gros groupes industriels au monde en termes de trésorerie, de production et de présence sur le globe. Alstom en sortirait renforcé sur certains marchés, comme celui des turbines où il est en concurrence avec l'allemand Siemens.
Justement, une telle opération ne serait-elle pas un nouvel exemple de l'incapacité de l'Union européenne à faire émerger des géants européens, capables de s'imposer à l'échelle mondiale ?
Certes, mais on touche ici à des questions de fierté nationale et de rivalités entre voisins. D'autant que les métiers d'Alstom et de Siemens se ressemblent. Le fait qu'ils ne soient pas complémentaires risquerait, à mon sens, de créer des doublons dans les technologies.
Y-a-t-il un quelconque lien avec l'échec du rachat de SFR par Bouygues, qui a finalement été remporté par Numericable ?
Bouygues étant l'actionnaire principal d'Alstom, on ne peut pas exclure que ces manœuvres de rapprochements soient le résultat indirect de la non-acquisition de SFR [pour lequel Bouygues a proposé 15 milliards d'euros en cash. NDLR]. Bouygues a montré qu'il souhaitait réorienter sa stratégie.
Dès ce matin, Manuel Valls indiquait « suivre le dossier avec attention ». Le gouvernement français, qui se montre très interventionniste, pourrait-il s'immiscer dans une telle opération et la politiser ?
Il y a en effet un risque de veto important de la part de l'État pour deux raisons. D'abord parce qu'Alstom a été « sauvé » par Nicolas Sarkozy en 2004 qui a favorisé une augmentation de son capital. Ce renflouement a été une opération salutaire pour le groupe, d'autant que l'État s'est ensuite désengagé. Alstom lui est donc un peu redevable, même si l'État n'est plus aux manettes.
Et puis il y a la charge symbolique que représente l'entreprise Alstom. Elle a fabriqué le train le plus rapide du monde et l'a exporté partout. C'est une fierté française. Si on annonce que la technologie du TGV va passer sous pavillon étranger, cela va créer une réaction épidermique. Alstom n'est pas un groupe comme les autres
Robert & Gilles CLARACO Fondateurs du portail de l’intermodalité intermodalite.com
Alstom pourrait être partagé entre Général Electric et Siemens